Augustin Mouchot naît à Semur-en-Auxois le 7 avril 1825. Son père François Saturnin est installé dans la ville depuis 1813 comme serrurier ; la famille habite une maison rue des Vaux disparue aujourd’hui.
Augustin fréquente l’école et le collège de la ville avant d’intégrer la faculté de Dijon. Il y commence sa carrière comme maître d’études tout en préparant Normale Supérieure. Il obtient le titre de docteur ès sciences et est nommé professeur de physique à Alençon où il fait ses premiers essais sur l’utilisation de la chaleur solaire.
Il dépose en 1861 son premier brevet d’inventeur pour un appareil dit « héliopompe » et fait publier en 1869 son traité sur « la chaleur solaire et ses applications industrielles ». Nommé à Tours, il continue ses essais dans le domaine. D’autres brevets suivront générant l’intérêt des scientifiques et des politiques. Mouchot s’associe alors à l’ingénieur Abel Pifre, lui-même convaincu des potentialités immenses de l’énergie solaire. Ils améliorent les performances de leurs appareils cuiseurs ou moteurs solaires.
En 1877, il obtient une mission en Algérie pour étudier les applications industrielles de la chaleur solaire. Les grands espoirs fondés sur ses expériences lui permettent de bénéficier d’une subvention pour la construction du grand récepteur solaire présenté à l’Exposition Universelle de 1878. Son invention, récompensée par une médaille d’or, suscite l’admiration de la presse et du public. Augustin Mouchot recevra à cette occasion la Légion d’Honneur.
Il revient régulièrement à Semur où quelques membres de sa famille résident toujours mais aussi des amis, notamment Monsieur Lévêque, directeur de l’école de garçons à qui il offre un de ses fours solaires. Installé dans la cour de l’école, ce dernier sert à préparer les conserves ou à confectionner le café. C’est ce four solaire qui est visible à la tour de l’Orle d’Or.
Cependant, le destin des machines solaires se brise sur le rempart de l’exploitation des énergies fossiles et Augustin Mouchot tombe peu à peu dans l’oubli. Lorsqu’il décède le 4 octobre 1912, à Paris dans la misère, quelques Semurois honorent sa mémoire dont Gaston Testard, vice-président de la Société des Sciences. La municipalité officialise une rue Augustin Mouchot en 1963 (délibération de 1914).
Face à la crise climatique actuelle et à la raréfaction des ressources, l’humanité redécouvre le potentiel immense de l’énergie solaire. Mouchot a-t-il eu raison trop tôt ? Aujourd’hui, s’il était parmi nous, il nous parlerait d’énergie solaire, d’urgence climatique et d’engagement collectif.
C’est pour cela qu’un collectif d’une dizaine de structures ainsi que des citoyens et citoyennes impliqués dans la vie locale se sont rassemblés pour célébrer ce bicentenaire à sa juste mesure. Une dizaine de manifestations sont planifiées dans la région et un grand événement commun sera organisé le 13 septembre à Semur comme point d’orgue de cette belle année !
Programmation à retrouver ici
Utilisation de la chaleur solaire, système de M. Mouchot. Grand appareil, échelle au 1/25e (1878)
5m de diamètre.Exposition universelle Paris 1878, le Trocadéro. L'énorme réflecteur produit de la vapeur et de la glace
Les insolateurs implantés le long de la voie ferrée pompent l’eau et favoriseront la création d’oasis
Equipe les missions d’exploration, les armées en campagne, les caravanes